UGA en commun

L’UGA : une université sans stratégie ?


Neuf mois après l’élection de Yassine Lakhnech à la présidence de l’Université Grenoble Alpes nous y voilà. Où nous direz-vous ?

D’abord, face à une présidence qui apparaît, sans autre perspective que ses propres intérêts, dénuée de toute concrétisation des engagements pris le 16 mai 2024, notamment ceux relatifs à la mise en œuvre de la « concertation, confiance, bienveillance » et à la séparation entre l’exécutif et les conseils.

Ensuite, notre établissement n’a toujours pas de stratégie ni de plan d’action pour son développement. Pourtant, selon l’article 22 du règlement intérieur de l’UGA, le président, en collaboration avec le directoire, aurait dû soumettre au conseil d’administration, dans les six mois suivant son installation, un projet stratégique pour l’Université Grenoble Alpes. Ce n’est évidemment pas le cas. Ce projet stratégique global devrait être discuté en directoire, puis soumis à l’approbation du conseil d’administration et ensuite faire l’objet d’un suivi régulier au sein des instances de l’université. Il devrait constituer le document socle de la construction du grand établissement – qui n’est en aucun cas terminée – avec les établissements-composantes et les CSPM, précisant les orientations et objectifs collectifs à atteindre.

Les discussions stratégiques, sur des sujets internes à l’Université ou des sujets relatifs à la structuration de l’enseignement supérieur et de la recherche comme la gestion de nos laboratoires communs avec nos partenaires organismes de recherche, sont complétement absentes de l’ordre du jours du Conseil d’administration. C’est également le cas pour la commission recherche et pour la commission de la formation et de vie étudiante. Et par voie de conséquence aucun pilotage budgétaire n’est réellement possible : comment savoir où et dans quel ordre de grandeur allouer les moyens en l’absence de stratégie ?

Le président Yassine Lakhnech, qui semble incapable d’engager les démarches de co-construction nécessaires à l’élaboration d’une stratégie, adopte une posture de gestion autoritaire, imposant ses décisions sans consultation. Son discours se résume à une notion d’excellence floue, dont les contours restent incertains et à une obsession pour les classements internationaux. Il rejette la plupart de nos demandes concernant la transparence des financements, en particulier ceux liés à l’IDEX. Il porte atteinte à la liberté d’expression des élus, refusant l’application du règlement intérieur.

Nous nourrissons peu d’espoir quant à une évolution des méthodes de travail de cette présidence, mais il est inquiétant de constater à quel point ces pratiques mettent à mal la démocratie universitaire, caractérisées par les dysfonctionnements des conseils et du directoire (absence des débats stratégiques dans les conseils quand et si ils sont réunis, multiples annulations de réunion de dernières minutes, absence de comptes-rendus,…) qui sont en charge d’établir la stratégie du grand établissement. Agissant ainsi la présidence met en danger la finalisation de la construction d’un grand établissement grenoblois au rayonnement national et international.

Nous voudrions interpeler l’ensemble de l’équipe politique et les listes qui soutiennent la politique actuelle : êtes-vous en accord avec ces méthodes ? correspondent-elles à vos valeurs ? sont-elles adéquates pour finaliser la construction d’un grand établissement pour toute la communauté académique ?