UGA en commun

Quel sens donner au vote du budget 2026 ?


… À force de crier au loup

Pour la troisième année consécutive (!), le même scénario se reproduit : un budget initial (BI) affichant des déficits parfois abyssaux (de l’ordre de 10 à 18 M€), qui se transforment finalement en équilibre, voire en excédent, au compte financier lors de la clôture de l’exercice. Or, les documents soumis au conseil d’administration ne proposent aucune analyse de ces écarts récurrents.

L’approche retenue par l’équipe politique pour le BI 2026, sans être explicitement assumée, est identique à celle des années précédentes : une hyper-prudence consistant à minorer les recettes et à majorer les prévisions de dépenses. Cette méthode ne tient absolument pas compte des taux d’exécution réellement constatés au cours des dernières années.

Le problème, cette année tout particulièrement, est que l’équipe présidentielle s’appuie sur le déficit affiché d’environ 10 M€ au BI 2026 pour justifier des mesures de restriction particulièrement sévères : suppression de 20 ETP BIATSS, réduction des budgets de fonctionnement des services et des composantes, augmentation des frais de gestion patrimoniale pour les laboratoires, etc. Et le tout, sans qu’aucune analyse de l’impact de ces décisions ne soit présentée aux élus du CA.

En nous appuyant sur la réalité du fonctionnement de l’UGA, sans entrer dans le détail des taux d’exécution et en se limitant au périmètre hors projets (le seul qui influence réellement le résultat et le fonds de roulement), on constate que, sur les trois dernières années, le taux d’exécution de la masse salariale avoisine 99 %, celui des dépenses de fonctionnement est proche de 90 %, et celui des recettes de fonctionnement est proche, voire supérieur, à 100 %. Pour le budget 2026, si on effectue une projection sur la base de ces taux, relativement stables sur la période récente (et rien n’indique qu’ils devraient évoluer de manière significative), une faible sous-consommation de la masse salariale (de l’ordre de 1 %) générerait entre 3 et 4 M€ de résultat, tandis que la sous-consommation des crédits de fonctionnement dégagerait près de 6 M€.

Autrement dit, le « trou » de 10 M€ affiché au BI 2026 pourrait une nouvelle fois se résorber, sans que la gouvernance n’est rien à faire, pour aboutir à un budget équilibré en fin d’exercice. Dans ces conditions, rien ne justifie l’introduction de mesures d’économie aussi drastiques, ni leur calibrage au niveau proposé par l’équipe politique.

À force de « crier au loup » chaque année sur la base de budgets initiaux peu crédibles, la direction a durablement entamé la confiance que nous pouvons accorder à ses arguments financiers.