La dernière séance du Conseil d’Administration a été consacrée au débat d’orientation budgétaire pour l’année 2026. Comme l’an passé, et sous prétexte des incertitudes persistantes quant au montant de la dotation de fonctionnement qui ne sera communiqué que très tardivement (notons qu’il s’agit là une situation devenue récurrente depuis le transfert des responsabilités et compétences élargies dans les années 2010), nous n’avons une fois de plus pas abordé certains problèmes structurels majeurs, pourtant indépendants du montant final de cette dotation.
Parmi ces enjeux, on peut citer l’évolution inévitable de la masse salariale liée au glissement vieillesse-technicité (GVT), ainsi que divers problèmes affectant le budget de fonctionnement dans les mêmes proportions que la dotation de fonctionnement.
L’un des défis structurels les plus critiques touche à la fois à nos finances, à la transition écologique, et aux conditions d’études et de travail : il s’agit de l’état de notre patrimoine immobilier. Une part significative — environ deux tiers — de nos bâtiments, représentant près d’un demi-million de m², est aujourd’hui inadaptée aux conditions climatiques actuelles et futures, et nécessite des travaux de réhabilitation parfois très lourds. Sans entrer dans les détails techniques, une estimation rapide du coût nécessaire pour réhabiliter ce parc immobilier sur les deux à trois prochaines décennies se situe entre 3 000 et 4 000 euros par m². Cela représente environ un milliard d’euros au total, soit entre 30 et 40 millions d’euros d’investissement à prévoir chaque année. Or, force est de constater que les investissements programmés ces dernières années n’atteignent même pas la moitié de cette somme. Et soyons lucides : il est peu probable que nous parvenions un jour à mobiliser de tels financements.
Sans un effort conséquent de sobriété et de réduction des surfaces immobilières, nous allons droit dans le mur et toute déclaration affirmant « l’exemplarité de l’UGA » en matière de transition écologique ne relève alors que du discours « publicitaire ». Malheureusement, cette analyse est totalement absente du débat d’orientation budgétaire. Nous ne voyons émerger aucune opération immobilière visant à réduire les surfaces, alors même que le potentiel existe et que de telles initiatives étaient encore mises en œuvre il y a quelques années. Il suffit de se souvenir de projets comme la transformation du bâtiment Ampère D en MUSE, ou encore le transfert de l’INSPE du centre-ville de Grenoble vers le site de Bergès. Aujourd’hui, la dynamique de transformation patrimoniale est quasiment à l’arrêt (il suffit de constater l’absence des grus de chantier sur le Campus universitaire). Pendant ce temps, les effets du dérèglement climatique, particulièrement évidents cet été, ne trouvent ni réponse concrète ni espace de débat au sein de notre établissement.