Avec plusieurs mois de retard, la présidence de l’UGA met à l’ordre du jour du Conseil d’Administration la question du Débat d’orientation budgétaire (DOB). C’est un avant-gout de ce « NON débat » qui nous a été proposé lors de la commission permanente du lundi 14 octobre qui prépare les réunions des Conseils d’Administration et donc celui du 24 octobre .
Rappelons les deux premiers paragraphes de l’Article 26 de notre règlement intérieur qui décrit la procédure budgétaire et la façon dont le DOB doit se dérouler :
« La présidence, avec le directoire, propose au conseil d’administration de l’Université Grenoble Alpes lors du débat d’orientation budgétaire une lettre d’orientation budgétaire de l’Université Grenoble Alpes qui décline ses objectifs stratégiques selon une trajectoire pluriannuelle et établit les principes pour l’élaboration des budgets de la prochaine année (conformément à l’article 24 des statuts).
Le débat d’orientation budgétaire (DOB) est préparé par le directoire et organisé au début de l’été. Le DOB doit notamment discuter de la répartition du budget dans les grandes missions (formation, recherche…) en vue d’éclairer le débat budgétaire que doivent conduire les commissions du CAC sur la répartition de leurs enveloppes. »
Pour la commission permanente, en flagrante contradiction avec ce règlement, les élus du CA n’ont vu aucune lettre d’orientation budgétaire. Aucune répartition du budget dans les grandes missions universitaires, ni même une distinction entre les enveloppes relevant du financement récurrent et des financements sur projets (IDEX, Labex, PUI, …) n’ont été présentées.
Alors que les deux années précédentes (2022 et 2023) ont connu un budget initial fortement déséquilibré – jusqu’à 18 M€ de déficit – la direction de l’établissement a déclaré lors de cette commission permanente sa volonté de monter le budget initial pour 2025 à l’équilibre (se conformant ainsi au Code de l’Éducation). Pourtant la prévision est de près de 9 M€ de pertes pour la fin de 2024.
Comment retrouver l’équilibre ? Nous n’en avons aucune idée puisqu’aucune mesure concrète d’économie ne nous a été présentée. Par conséquent, nous n’avons strictement aucune proposition de chiffrage de l’impact de ce plan de rigueur brutal ni sur la recherche ni sur la formation.
Pire, le document qui vient d’être envoyé pour le CA du 24 octobre – dont la fameuse lettre d’orientation budgétaire – abandonne complétement l’objectif d’équilibre budgétaire et ne donne strictement aucune orientation chiffrée au budget 2025.
Une telle présentation du budget vide le sens même du débat d’orientation budgétaire. Les structures de l’Université ont par ailleurs reçu des notifications de réduction du budget (de combien ? sur quelle base ? quelle orientation ? ) et ont dû remonter leurs budgets en catastrophe pour la mi-octobre, soit 10 jours avant la réunion du CA.
Nous n’avons par conséquent plus rien à débattre et ce simulacre de discussion est un nouveau déni de démocratie universitaire.
Nous sommes inquiets pour le budget 2025 puisque les arbitrages d’économie nous sont inconnus et n’ont jamais été partagés avec les conseils de notre établissement (qui fonctionnent par ailleurs en mode dégradé). Nous regrettons vivement que notre établissement soit piloté dans le déni total des instances établies par ses statuts et que les élus ne soient pas en capacité, faute d’éléments d’analyse suffisants, d’apporter une contribution afin d’élaborer collectivement la stratégie de l’établissement.