UGA en commun

Nous avons participé à la formation TEDS pour les élus et les équipes dirigeantes de l’UGA


La première demi-journée de cette formation (de 2 x 0,5 jours) a démarré par un accueil café ainsi qu’une présentation de la formation par la VP transformation écologique, Sabine Lavorel.

Nous avons ensuite été répartis en 4 groupes de 15 personnes environ, avec 1 formateur par groupe. Les 4h de formation qui ont suivi ont été découpées en 4 temps selon les thématiques suivantes : le changement climatique, les ressources, la biodiversité et l’adaptation

Sur le changement climatique :

Le formateur a fait un cours plutôt de bonne qualité sur les conclusions des groupes 1 et 2 des rapports du GIEC. Par contre, nous n’avons absolument rien vu des résultats des travaux du groupe 3, en particulier sur le point critique concernant l’ « enterrement » du découplage absolu :

« le découplage absolu [dans les 24 pays où l’étude l’observe] est insuffisant pour éviter de consommer le budget d’émissions de CO2 restant pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C ou même à 2°C et pour éviter un effondrement potentiel du climat. Des efforts considérables sont nécessaires pour réduire les émissions mondiales conformément aux objectifs de l’Accord de Paris, et il semble de plus en plus évident que même un découplage absolu généralisé et rapide pourrait ne pas suffire à atteindre ces objectifs sans une certaine forme de décroissance économique. […] Même si certains pays ont atteint un découplage absolu, ils continuent à ajouter des émissions dans l’atmosphère montrant ainsi les limites de la ‘croissance verte’ et du paradigme de la croissance. Même si tous les pays découplent en termes absolus, cela pourrait ne pas être suffisant pour éviter un changement climatique dangereux ». AR6.

Sur les ressources :

Nous avons travaillé sur un cas d’étude en lien avec les batteries au lithium. Si ce problème est représentatif de la question des ressources critiques, le caractère systémique de l’analyse a été plus que léger. Pour résumé, nous avons fait un focus relatif à la transition énergétique, mais sans réflexion autour du modèle de société qu’il y a derrière ou que celle-ci implique.

Sur la biodiversité :

L’animation s’est faite via la fresque de la biodiversité. Cette fresque, son animation et la discussion qui s’est faite autour n’étaient pas à la hauteur des recherches produites à l’université. C’était un alignement de constats nous amenant, certes aux conclusions de l’IPBES, mais sans que soient abordés les moteurs de l’effondrement de la biodiversité et les leviers d’action.

Sur l’adaptation :

On nous a proposé un temps d’échange autour d’une carte représentant certains risques sur différentes régions de France, qui a surtout produit une essentialisation des moyens en objectifs. Nous avons aussi eu droit à une présentation de l’économie circulaire, scientifiquement fausse, puisqu’elle nous a été présentée comme une partie de la solution, sans comprendre en quoi elle est d’abord une partie du problème.  Nous concluons à l’absence de connaissances de la part du formateur de certains travaux scientifiques tels que ceux de Dominique Bourg.

Pour conclure :

Si cette démarche de formation était louable, elle n’est pas à la hauteur de l’université et des enjeux socio-écologiques actuels. Nous avons traité les symptômes, mais pas les causes, du fait du manque d’approche systémique et d’une absence totale de réflexion d’anthropologie politique et sociale. Ceci pour une raison très simple en réalité, qui nous a été énoncée dès le début de la formation : la production d’un discours neutre. Petit rappel qui ne devrait plus l’être en 2024 : la science est objective mais elle n’est pas neutre. Elle est toujours la production d’un ici et d’un maintenant. Refuser cet état de fait c’est déjà sortir de la science.

Enfin, les formateurs bien que pédagogues n’avaient pas le niveau d’expertise de ce qu’on peut trouver chez les collègues de l’UGA, ceci sur tous les sujets abordés. Quelle idée de déléguer à des prestataires extérieurs ce que l’on sait parfaitement faire en interne ? Heureusement, nos étudiants de licence qui suivent nos enseignements sont mieux formés que ça.

Au regard de cette première demi-journée de formation et du manque de travail sur l’analyse des « causes », nous nous posons d’ores et déjà la question de la pertinence de la deuxième demi-journée qui doit, d’après l’email que nous avons reçu, se construire autour d’un world café où nous sommes censés discuter des « solutions ».