UGA en commun

Un an de second mandat : le président démontre qu’il est bien le premier obstacle à la finalisation du grand établissement.


Voici 1 an que Yassine Lakhnech a été réélu, dans des conditions questionnables, à la présidence de l’université. Le président a décidé de fêter cet anniversaire en censurant une œuvre d’art… Un exploit significatif de ce début de mandat, en contradiction complète avec les engagements pris lors de son élection.

La pétition est encore en ligne ici si vous souhaitez la signer.

Sans revenir sur les difficultés d’installation de l’équipe dû à l’absence de dialogue avec les listes élues, l’autre point marquant de ce début de mandat est l’absence systématique de prise en compte de la composante humaine dans toutes les décisions. Autrement dit, le président, qui se targue à longueur de mails d’obtenir de gros appels à projet, semble avoir oublié que l’université est composée d’environ 7000 personnels et 55000 étudiants et que ce sont eux qui composent notre richesse, au-delà de tous les contrats signés et projets gagnés. Ce sont sur les personnels aussi que repose le bon fonctionnement de tous ces projets.

Très concrètement, le comportement autoritaire et omnipotent du président génère des dysfonctionnements à de nombreux niveaux de l’université. Cette façon d’exercer le pouvoir créait un climat de défiance généralisée, entre composantes, au sein des équipes et à tous les niveaux, même entre les élus de ses propres listes et dans son équipe politique. Tout ceci crée, in fine, de nombreuses injonctions contradictoires qui détruisent les conditions de travail des personnels, des étudiantes et étudiants.

Ce « tous contre tous » qu’entretient le mode de gouvernance du président est pour nous, élus de l’opposition, l’obstacle principal à la finalisation de la construction du grand établissement. Les forces centrifuges intenses que ce mode de gouvernance fabrique risquent même, à terme, de ruiner les efforts que toutes et tous ont fournis pour atteindre cet objectif. Certes, le site de Grenoble est exemplaire sur bien des points, mais les vraies difficultés, voire souffrances, ne sont pas visibles de l’extérieur !

Quelques illustrations :

  • D’après nos informations, le directoire fonctionne très mal, avec de nombreuses séances annulées, ou sans aucune discussion alors que cette instance devrait être un lieu de concertation, de cohésion, de coordination afin de construire une stratégie collective partagée par les composantes du grand établissement. La confiance doit commencer par se créer à ce niveau comme condition nécessaire à une meilleure intégration des composantes de notre établissement pour construire une trajectoire partagée par toutes et tous. Cela ne semble pas être le cas actuellement !
  • Les informations disparates que nous obtenons, avec grandes difficultés puisque le président entrave la communication entre les élus et les personnels et privilégie l’opacité dans ses modes de communication, montrent des services en très grande difficulté. Cela entraîne de nombreux départs de personnels à tous les niveaux. Ce turn-over peut être interprété comme l’un des symptômes d’un découragement généralisé. Tel un arbre malade, l’université se vide de l’intérieur, se dévitalise et cette spirale négative est à même de provoquer des crises qui fragiliseront l’ensemble.
  • La rédaction du rapport d’auto-évaluation pour le HCERES s’est faite de manière totalement verticalisée, en évitant soigneusement d’impliquer les personnels et les élus. Ce rapport a été présenté le mardi 27 mai en commission permanente (instance de préparation des conseils d’administration) en vue du CA du 3 juillet, alors que le rapport sera transmis à l’HCERES mi-juin. Lors de cette séance, plusieurs élus, y compris certains de la liste soutenant Yassine Lakhnech, ont fait des remarques sur le caractère fictif de nombreux passages de cette auto-évaluation, qui relève d’ailleurs davantage de l’autosatisfaction tant les points de faiblesse de l’UGA sont amoindris, voire totalement omis. En guise de considération de ces remarques, le président a demandé par email aux élus, le 28 mai veille du pont de l’Ascension, d’envoyer des remarques avant le 2 juin (lendemain de ce même pont). Ne laisser « aucun jour ouvrable » pour envoyer des remarques sur un rapport de 70 pages relève de ce même management très problématique. Face à cela, les élus UGA en commun et d’autres, ont décidé d’être des humains qui ont une vie en dehors du travail, et de ne pas répondre au président dont les méthodes de travail sont sans aucune considération des personnes. Ce ne sont pas quelques remarques qui pourraient changer un rapport qui a été élaboré de manière particulièrement opaque, sans concertation et dont la structure révèle un rapport troublé au réel.
  • Le système d’information décisionnel (SID) est très loin d’être achevé, voire balbutiant. Il s’agit, pour faire simple, de l’uniformiser afin de rendre accessible aux décideurs les différentes données statistiques du grand établissement qui les concernent. Cette « faiblesse » est en fait un symptôme du manque de confiance entre les différentes composantes de l’UGA. Partager ses données, financières et RH en particulier, ne peut pas se faire dans un climat de défiance ! Dans les conditions actuelles, les différentes composantes, en particulier celles ayant conservé leurs personnalités morales sont peu enclines à partager leurs données.

Tout ceci montre qu’en plus d’exercer un management problématique, Yassine Lakhnech est l’obstacle principal à la construction de la confiance nécessaire à la finalisation de la construction de notre grand établissement.

Pour finir, nous voudrions dire à toutes et tous que la composante humaine nous semble primordiale dans l’exercice de nos missions universitaires dont les conditions d’exercice ont été très sérieusement dégradées au cours de cette année. Certaines sources de ces dégradations sont exogènes à l’université, d’autres sont endogènes. Et pour celles-ci, la responsabilité du président nous semble largement engagée.

Pour affronter ces situations difficiles, face à ce président, l’entraide est la seule option. La politique du « tous contre tous » et de la compétition à outrance qui règne à tous les niveaux au sein de notre établissement est délétère. C’est ce contre quoi nous nous battons quotidiennement depuis le début de notre mandat d’élus.

Le président est, par son management autoritaire et opaque, un obstacle à cette entraide. Il provoque également une mise sous tension généralisée de notre université qui se transmet à tous les échelons et génère des comportements qui nuisent gravement à son bon fonctionnement. C’est de cette manière que notre université perd des occasions d’être moteur dans les indispensables transitions écologiques et sociétales.  

Nous sommes un service public d’éducation et de recherche, pas une entreprise qui doit « écraser la concurrence ».

Nous, élus de la liste UGA en Commun, sommes, et continuerons à être, à vos côtés pour construire des alternatives à court et moyen terme qui nous permettront d’affronter ensemble les difficultés actuelles et à venir. Et cela ne pourra se faire que dans la coopération et la confiance ! Aujourd’hui nous en sommes loin, et si nous continuons comme cela nous risquons de rater le train. C’est bien là principale faiblesse de notre université.